San Sebastian - Zarautz - Camino

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SAN-SEBASTIAN - ZARAUTZ
Dimanche, 4 septembre 2016
Jour 3
25 km
 
J’ai mieux dormi que la nuit précédente – la preuve, je n’ai pas entendu le jeune couple rentrer. Au petit matin mon réveille vibre à six heures le quart. Pour éviter de réveiller les jeunes, nous portons en silence nos sacs-à-dos dans la kitchinette à côté.
Il est sept heures moins le quart quand nous quittons l’hostel. Le jour ne s’est pas encore levé et la température qu’on peut lire sur le tableau d’affichage de la pharmacie du coin affiche vingt-et-un degrés. Partout nous rencontrons les services communaux qui sont déjà à pied d’œuvre pour nettoyer les trottoirs et le littoral. Nous prenons la rue qui donne sur la digue et quittons la ville sans avoir visité la rue des mille et une tapas chère à beaucoup de visiteurs de San-Sebastian – à chacun sa raison de poser ses pieds en cette ville.
Arrivé à hauteur de la digue longeant la Mirakontxa Pasaleuka nous profitons à la fois du silence de cette heure matinale qui de temps à autre est interrompu par les vagues qui se cassent sur la plage. Peu à peu on distingue l’horizon au loin et l’apparition de quelques surfeurs. La baie de San-Sebastian constitue en effet un Eldorado pour les fans qui pratiquent ce sport. De l’autre côté de la rue quelques bâtisses témoignent d’un riche passé de cette station balnéaire. Le passage dans le tunel de Miramar est éblouissant – l’artiste Victor Goikoetxea y a créé une œuvre au plafond qui vous fait croire de passer à l’intérieur du musée aquarium.
Je n’ai pas pu savoir pourquoi certains véhicules de gardia civil circulent avec leur véhicule, gyrophare allumées mais ils ne tournent pas – on ne voit que du bleu mais pas l’effet flash généré alors que les gyrophares tournent. Nous avons vu du similaire dans d’autres villes
La veille nous avions repéré sur le plan le funiculaire qui dessert le monte Igueldo. Pour épargner un peu nos grains nous nous y dirigeons et devons à notre grande déception constater qu’il ne fonctionne qu’à partir de dix heures alors qu’il est seulement sept heures quarante-cinq. En lieu et place des cinq minutes pour arriver au sommet avec cette merveille de la technique nous mettons quarante minutes à pied et empruntant tant la rue serpentine que des escaliers. C’est ainsi que nous pouvons admirer les premiers rayons du soleil qui se jettent sur l’Isla de Santa-Clara. Lorsque nous nous approchons du sommet du monte Igueldo le bistrot que nous avions estimé y trouver s’avère être un hôtel. Le desyauno sera pour plus tard. Ici également on a fêté hier soir et quelques ouvriers sont en train de démonter des stands de boissons sans parler des déchets par terre. Inutile de préciser que lors des montées on n’a pas échangé grands mots – on se soigne comme on peut.
Sur le monte Igueldo le chemin passe par une route principale sur un kilomètre tout près du phare avant de bifurquer à droite sur un petit chemin rural goudronné. Nous ignorons à ce moment qu’il s’agira d’un des seuls chemins digne du nom sur lequel on peut marcher sans devoir se soucier en permanence où on pose les pieds. Contrairement à ce que nous avons vu hier ce versant permet la pratique d’une agriculture sans trop de contraintes – modéré certes mais c’est possible. Les engins agricoles sont loin à ressembler à ceux que nous connaissons au Luxembourg – le petit fonctionnel pas trop neuf en lieu et place des TGV (tracteur à grande vitesse) dernier cri. Le plus de ces petites exploitations : une vue impayable à une centaine de mètres de la côte. Je n’ose cependant pas m’imaginer le revers de la médaille par mauvais temps si la tempête frappe de plein fouet – dans ce cas les nuits ne doivent pas être tristes par peur de ne plus retrouver tout en lieu et place au petit matin.
Après quelques kilomètres le chemin devient un petit sentier qu’on ne peut pratiquer qu’en file indienne le tout complètement découvert et ascendant. Si le passage par beau temps se fait sans trop de problèmes, tel ne doit cependant pas être le cas quand il pleut et vente. C’est ainsi que nous arrivons relativement vite à Aupa Orio où nous passons près d’une bâtisse qui a connu de meilleurs jours et qui se trouve à l’abandon aujourd’hui. A cause de la couleur jaune d’un des bâtiments et la couleur blanche pour l’autre, l’ensemble doit probablement rester dans la mémoire de tous les pèlerins qui y passent.
Ici nous croisons pas mal de cyclistes dont certains sont dans le rouge et plus. A lire les encouragements sur la chaussée, une course cycliste y est passée récemment ou sur le point de le faire. Sur un bon kilomètre nous descendons plus vite que certains cyclistes ne montent.
En plein virage une flèche jaune au sol nous demande de passer à droite et de continuer notre route par un chemin rural. A en croire un panneau il ne reste plus que sept cent quatre-vingt-sept kilomètres avant d’arriver à Santiago-de-Compostella. Tant que j’y suis sur les affichages des distances – je crois en effet qu’il y a autant de vérités qu’il y a de panneaux et d’auteurs qui s’expriment à ce sujet. Nous avons en effet constaté qu’il y a toujours des différences par rapport aux guides que nous consultons et qu’on peut trouver en cours de route. Avant d’arriver à Orio, Saint-Jacques met une fois de plus les pèlerins à rude épreuve – le chemin sur lequel nous descendons actuellement s’avère être le pire que je n’ai emprunté depuis longe date. En effet sur une distance de mille six cent mètres on marche sur des cailloux qui laissent deviner qu’il y avait une route à une époque proche des romains. Aucune pierre ne ressemble à l’autre, la distance entre les pierres ne vous permet pas de poser le pied convenablement et il est  impossible de profiter du paysage puisqu’il faut trop se concentrer sur le prochain mouvement des pieds. Marc est passé en premier, je le suis puisque la configuration du terrain ne vous permet pas de marcher côté à côté. Une fois arrivé sur un tracé plus praticable, le calvaire continue et la première vue sur Orio vous apprend qu’on est encore loin d’être arrivé. Une descente d’un kilomètre supplémentaire nous fait passer en-dessous de l’autoroute pour de nouveau prendre directement à gauche sur une petite ruelle – un mur en plein soleil. Heureusement cette montée est de courte durée et nous ouvre la vue sur l’ermitage Saint-Martin.
Cet ermitage qui dédié aux pèlerins a été érigé en premier au XIIIe siècle et rénové au XVIe siècle. A en juger les ornements sur la porte d’entrée qui était malheureusement fermée, il doit servir aujourd’hui à des cérémonies de mariage. Le porche d’antan qui servait aux pèlerins de se protéger contre le mauvais temps sert en ce jour  pour se protéger un peu contre le soleil de midi.
Nous décidons néanmoins de continuer jusqu’au centre d’Orio et d’y casser la croute. A l’entrée du village nous passons à côté de l’office du tourisme et profitions pour faire tamponner notre crédential. Face à l’église Saint-Nicolas collée à la falaise avec son imposant porche nous prenons place sur la terrasse d’un petit café où nous revoyons Piet le hollandais. Nous tardons néanmoins avant de comprendre qu’aucun service n’est actuellement assuré sur la terrasse – tout le monde est collé devant la télé. Le reportage sur une compétition de traînières qui sont d’anciennes barques de pêche avec un barreur et plusieurs rameurs. Pour finir nous avons quand même réussi à avoir un café et une cruche d’eau au comptoir. Le serveur était tellement pris par les événements qu’en réponse à l’emplacement des servicios je n’ai pas eu de réponse – je devais me contenter de déchiffrer le signe de la main pour me trouver un chemin entre tous les spectateurs.
Vers treize heures nous quittons Orio qui est un village de pèche avec une option pour devenir également une station balnéaire. Ce qui nous avait déjà frappé à Pasai est le niveau descendant et ascendant des eaux. Nous n’avons cependant pas réussi à savoir à quoi il faut imputer ce changement.
Après le camping local, le Camino prend à gauche et nous croisons une demi-douzaine de jeunes qui fêtent probablement un enterrement de vie de jeune garçon avec des pratiques qu’on ne connaît pas au Grand-Duché. Le futur marié se trouvait en effet torse nu dans un petit pré et témoignait de l’atterrissage de quelques œufs sur son corps. L’arsenal du côté des assaillants laissait devenir que le cérémonial devait durer encore un certain moment. Quelques centaines de mètres plus loin le bruit de quelques pétards indiquait qu’on était passé à l’étape suivante des festivités.
Dans la montée qui suit nous passons à travers les premiers vignobles qui sont plantés de sorte qu’on peut cueillir les grappes sous le feuillage entre deux rangées de plantes – manière de pouvoir s’y livrer à l’ombre.
Après cette montée à n’en pas finir sous un soleil qui commençait à chauffer de plus en plus nous apercevons pour la première fois Zarautz. Au loin une plage plein de monde et à l’avant un petit terrain de golf avec une dizaine de trous tout près de la mer. Juste à l’entrée de la ville, Marc vérifie sur Maps.me où se trouve notre pied à terre. Un grand soulagement – nous sommes à deux cents mètres, juste derrière le rond-point près de la station d’essence. Ce qui nous arrange maintenant nous causera probablement un petit problème demain matin le tout en fonction de la direction que prend le Camino.
Notre arrivée en ce début d’après-midi surprend l’exploitant du Zarautz hostel qui nous montre la chambre dans laquelle nous dormirons cette nuit. Du flambant neuf avec des douches et toilettes haut de gamme. La chambre contient dix lits dont la majorité sera occupée en fin de journée par des surfeurs. Après une bonne douche c’est l’heure d’une petite sieste avant de faire un tour de la ville et de la plage.
Dans la rue ou se trouve notre hostel plusieurs commerçants ambulants sont en train de monter leurs stands pour une festivité qui aura lieu en fin de journée. Sur recommandation de la patronne nous mangeons dans le vieux Zarautz dans un petit bar restaurant où on s’y connaît en tapas. Des tapas ou une petite salade comptent parmi ce qu’on peut manger avant l’ouverture officielle des cuisines aux alentours de vingt heures. Avant de pouvoir manger, à condition d’être parmi les premiers clients aux restaurants, il sera au meilleur des cas vingt heures trente. A chacun de juger si on veut, contrairement à nos habitudes, manger à une heure aussi tardive et se coucher avec un estomac plein sachant que le lendemain il y a vingt-cinq kilomètres au programme.
 
 
 
 
 
 
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