POMPS
– MASLACQ
Mercredi,
16 septembre 2015
Jour
8
24 km
Nous partons du gîte de Pomps à
sept heures trente. En quittant le village nous vivons un lever de soleil
superbe. Le ciel est très chargé avec des nuages pleins de pluie et nous
espérons qu’elle nous épargnera. A l’horizon il y a des petites ouvertures vers
un ciel bleu et la mixture entre le ciel noir chargé de pluie et celui sur
fonds de soleil est un vrai régal pour les yeux.
Ce qui nous étonne sur cette
portion du Camino, ce sont surtout les granges qui sont construites avec des
pierres du pays. Depuis hier nous avons marché sur pas mal de kilomètres sur
des chemins parsemés avec des petites pierres rondes que nous découvrons
maintenant sur les façades de plusieurs granges.
Tout comme Nicolas, j’espère que
les chemins ruraux n’ont pas trop souffert par la pluie des derniers jours.
« Surtout avec les chutes de cette nuit et l’orage qui les
accompagnaient » précisait encore Nicolas. Quel organe –
répliquai-je ? La preuve que j’ai bien dormi.
A côté d’une de ces granges nous
avons vu par terre un toit en entier ce qui témoigne à suffisance de la
violence des intempéries d’il y a quinze jours. Il en était de même dans la
forêt que nous allions parcourir par la suite.
Le parcours d’aujourd’hui,
abstraction faite d’une petite montée, est sans difficulté particulière et nous
avançons à une cadence moyenne. Nicolas m’informe qu’aujourd’hui il ne souffre
pas de brûlures sur les plantes des pieds ce qui est un bon signe. Christiane se
son côté a également récupéré un peu des efforts des derniers jours.
Avant d’arriver à Arthez-de-Béarn
nous passons près de la chapelle de Caubin que ne je ne peux que recommander
pour un visite. Très sobre, cette chapelle est un havre de silence et de paix
et permet pour le surplus d’avoir une vue superbe sur les Pyrénées. La
particularité visuelle de la chapelle qui date de mil cent cinquante-quatre est
son toit à quatre pentes.
La traversée d’Arthez-de-Béarn et
très pénible. C’est un village qui ne finit pas et comme le vent a commencé à
souffler vigoureusement nous sommes plus que contents quand nous nous trouvons
de nouveau sous la protection des arbres de la forêt la plus proche.
Cette étape sera une étape de
passage qui en fin de compte accumulera vingt-quatre kilomètres supplémentaires
sur notre compteur. Après avoir pérégriné sur la « route impériale »
nous trouvons Louisette et Bernard sur un coin de chemin et décidons de nous y
arrêter également pour la pause midi.
Avant d’arriver à Maslacq nous
traversons un pont au-dessus du Gave de Pau et ensuite un autre pont au-dessus
de l’autoroute. Quand nous passons sur ce pont je me rends compte oh combien
j’ai réussi dans les derniers jours à me couper du va et vient de notre monde
moderne et de la vitesse avec laquelle les choses avancent. Voir circuler des
voitures avec plus ou moins cent quarante à l’heure sur un trajet loin de tout
radar revient à se réveiller brusquement de son confort pèlerin loin de toute
activité sous contrainte.
Nous passerons la nuit dans le
gite « Bon chemin des tilleuls » à Maslacq qui se révèle être une
vrai récompense après deux jours de gîtes communaux. C’est la première fois qui
nous aurons des chambres séparées : une pour Christiane et Nicolas et une
autre pour moi.
Comme Christiane est végétarienne
nous avions pris soins de le signaler avant notre arrivée. Au soir nous
savourons un repas entièrement végétarien pour tout le monde qui se révèle être
très bon et aux dires de l’exploitante « il vous fournira les forces nécessaires
pour l’étape de demain » qui s’avérera être la plus éprouvante de tout le
périple de cette année avec très belles montées comme on nous l’avait dit.