Onville vers Pagny-sur-Moselle
Jour 2
Vendredi 2 mai 2008
14 kilomètres
Il y a bien longtemps, j’ai assisté à une conférence de Raoul Follereau, l’apôtre des lépreux, qui citait une phrase qui m’a profondément marqué : « La vie est à ceux qui osent. » Depuis lors, face à des situations un peu limite c’est cette citation qui me procure la force d’oser faire ou entreprendre quelque chose. Le pire qui peut arriver, c’est que je n’aboutisse pas. Peu importe - dans ce cas je peux au moins prétendre avoir essayé.
C’est un peu dans cet esprit que j’inscris ma volonté de me lancer dans le Camino.
Au petit matin de ce 2 mai, je termine une nuit dans une tente, habitacle dans lequel je n’ai plus vraiment dormi depuis ma période active chez les scouts, il y a plus de trente ans. Vous avouerez que c’est facile de se lever de son lit et de prétendre, qu’à partir de la nuit prochaine je dormirais dans une tente pendant dix jours. Entre le dire et le faire, il y a quand même la dure réalité avec du terrain non forcément plat, le matelas mousse, le matelas auto-gonflable et le sac à couchage auquel il faut s’habituer pour ne par avoir trop chaud ou trop froid. Et puis il avait pendant cette première nuit un petit ruisseau à moins de dix mètres qui se jetait dans un étang et, à plus de trois cent mètres, la SNCF avec ses six voies pour assembler des trains de marchandises. Je ne veux pas prétendre qu’ils ont fait un effort pour faire passer un train tous les quarts d’heure – quoique ! Bref, pendant cette nuit j’ai plus somnolé que dormi. Au réveil, contre toute attente je ne me sentais pas trop fatigué.
En posant à sept heures trente le premier pas en dehors de la tente, j’ai moult fois apprécié avoir pensé mettre un plastique sous la tente qui dépassait au moins d’une longueur de pied l’entrée. Ce qui me permettait de mettre le pas sur du propre et pas forcément dans un pré qui souffrait encore partiellement des pluies des jours précédents. Premier regard vers le ciel – un peu nuageux, il ne pleut pas et on a l’impression que le soleil se cache derrière les nuages. Puis une fois les yeux habitués à la lumière, le prochain regard va en direction des ânes – sont-ils toujours là ou ont-ils préféré prendre le large pour éviter de devoir porter encore notre matériel. Tiens, les voilà – au loin dans un coin près de la clôture en train de bavarder avec deux chevaux qui sont de l’autre côté.
Avez-vous jamais essayé de vous raser avec de l’eau de tout au plus quatre degrés ? Elle transforme le savon en une masse opaque et chaque passage avec le rasoir vous procure une sensation forte. Le fait de pousser un peu plus fort sur la brosse à dent, pour soulager l’impression que vos dents s’agrandissent d’un coup, n’enlève rien au fait que vous avez affaire à de l’eau fraîchement enlevée d’un ruisseau qui ne doit pas dépasser les quatre degrés.
Première opération avant de prendre le petit repas : enlever le sac de couchage de la tente et le suspendre quelque part, pour l’aérer convenablement et éviter que la transpiration restante ne mouille son intérieur le rendant difficilement utilisable pour la prochaine nuit.
Après le petit repas, nous avons mis beaucoup de temps pour remettre nos affaires dans les sacoches et le boudin, de sorte qu’il était déjà dix heures au moment où nous allions récupérer les ânes. Décidément, même si notre condition physique est au beau fixe, nous devons mettre au point notre façon de plier nos affaires pour pouvoir reprendre la route à une heure plus matinale. Heureusement il ne pleuvait pas.
Ma manière de saluer les ânes le matin à la maison devrait en principe également fonctionner ailleurs sauf que, chez moi, mes amis aux longues oreilles se trouvent sur le paddock et n’ont pas trop le choix d’aller ailleurs avant que je n’ouvre le portail qui donne accès au pré. Je mets donc un genou par terre, question d’être à hauteur d’oeil avec les bourricots et appelle Henry. Seigneur, il réagit et vient nous rejoindre à un rythme qui est le sien – lentement mais sûrement. Du coup Basile le suit et nous arrivons sans problème à leur mettre le licol et la longe. Pour être fier, je suis fier de ce comportement ou devrais-je dire de cet attachement.
Nous prenons congé de la famille Mathieu, que nous remercions vivement pour l’accueil et la gratuité de la mise à disposition du pré.
A la sortie d’Onville nous marchons en direction de Prény. Si Onville se trouve à deux cents mètres d’altitude, nous nous trouvons devant un chemin rural qui nous amènera qu’on le veuille ou non à une altitude de trois cent quatre-vingt-dix-huit mètres pour arriver au plateau Nettancourt dans le bois communal de Pagny-sur-Moselle. Henry et Basile avancent lentement et profitent de temps à autre des bonnes herbes le long du chemin. Tout à coup, ils augmentent de cadence. Il nous faudra un certain temps pour comprendre le pourquoi de cette accélération. La raison est cependant toute simple – au loin on entend un tracteur qui vient dans notre direction et droit sur nous. C’est probablement la remorque attachée au tracteur qui, au passage sur chaque dénivelé du chemin rural, cause un bruit qui fait mal aux oreilles. Au lieu de s’arrêter un petit peu pour nous permettre d’atteindre la première bifurcation et lui céder le passage, le cultivateur probablement mécontent de cette perte de temps nous suit en première vitesse. Le bruit du moteur n’est pas du goût des bourricots et, malgré la montée assez raide, nous faisons plus ou moins deux cents mètres dans un temps record avant que le tracteur ne bifurque à droite dans un pré. Après cette épreuve de force, nous accordons une pause aux ânes pour leur permettre de revenir de leurs émotions fortes. Pour la suite de la montée, il nous faudra une heure entière pendant laquelle nous devons sans cesse motiver les ânes de continuer. Bien entendu, il y a le parcours de la veille, le poids, la montée, le tracteur et peut-être une courbature asinienne – que sais-je. Fait est que nous n’avançons que très lentement et, pour éviter de les surmener, nous adaptons notre marche en conséquence.
Presque arrivés au plateau, nous entendons au loin un bruit terrible que nos amis aux longues oreilles ont enregistré bien avant nous. Les oreilles fixées droit vers le haut en les faisant pivoter comme un radar ne sont jamais un signe de laisser-aller – bien au contraire, ceci signifie qu’il y a lieu de veiller à ce que la longe soit bien tenue pour être prêts à retenir les quelque deux cents cinquante kilos au plus petit signe de panique. Comme le bruit se fait plus intense, je l’identifie comme une horde de jeunes qui foncent à toute allure à travers la forêt avec leurs motos. Nous prenons les précautions nécessaires et nous nous éloignons un petit peu du chemin, prêts à attacher la longe autour d’un arbre de taille moyenne au cas où les ânes devraient paniquer. Une fois arrivés à notre hauteur, ces jeunes continuent à foncer comme si on les traquait. Je n’ai rien contre les jeunes et je suis tout à fait d’accord qu’il faut quelque part des vannes pour faire évacuer le trop plein d’énergie. Par contre, je suis strictement contre le fait de pouvoir se défouler n’importe où, au détriment de l’usager le plus faible du même parcours. Par ailleurs, je défends l’idée que tout ce que l’industrie des loisirs lance sur le marché ne doit pas forcément être autorisé par le législateur. Je donne à réfléchir ce que nous laisserons à nos enfants, si l’industrie des loisirs doit l’emporter sur le respect de l’environnement.
Une fois arrivés au plateau, Henry et Basile changent d’allure et nous avançons avec une moyenne horaire de trois km et demie, ce qui est très appréciable compte tenu des circonstances.
Au loin nous entendons des sons de cloches. Tiens, il est midi. Comme nous ne ressentons aucune faim particulière, nous nous contentons d’une pomme et profitons tant faire se peut du rythme de progression des ânes.
Avant de partir, nous avions prévu de faire une halte près du point, renseigné comme la Vierge sur la carte, à l’entrée de Pagny-sur-Moselle. Arrivés sur place, nous devons cependant constater que la Vierge s’avère être la chapelle Notre-Dame-du-Secours, érigée en signe de reconnaissance pour la protection de la Sainte Vierge pendant la seconde guerre mondiale. Comme les pères de l’aménagement des alentours ont tout simplement oublié de prévoir un espace pour attacher des ânes pèlerins, nous continuons notre route et décidons de manger un peu plus ce soir. Nous profiterons d’acheter un extra dans l’épicerie ou chez le boulanger à Prény. La suite de notre parcours nous apprendra à être plus prudent dans la supposition de tomber sûrement et certainement sur un commerce dans le prochain village.
Il est midi passé et curieusement je n’ai pas trop faim. Avant de partir, j’avais rencontré des pèlerins qui m’avaient confié qu’ils n’avaient pas eu faim au cours de la journée et qu’ils avaient pris l’habitude de bien manger en soirée. Force est de constater qu’ils n’avaient pas raconté une blague. Etant par essence plutôt orienté sécurité et prudence car on ne sait jamais, je me pose la question si à moyen terme on peut tenir ce rythme. C’est décidé, à partir de demain on s’arrêtera d’office pour manger à midi.
Pour pouvoir rejoindre la route qui mène à Prény il faut d’abord sortir du lotissement dans lequel nous nous trouvons. Pour ce faire, il faut passer au-dessus d’un grillage d’une profondeur de dix centimètres, posé sur toute la largeur de la rue pour permettre aux eaux pluviales de se jeter dans le tout-à-l’égout. A l’approche du grillage, Henry s’arrête net, baisse la tête, réfléchit et passe. Bravo mon bourricot. Daniel qui suit avec Basile entreprend de faire la même chose, mais monsieur ne daigne pas imiter son confrère et refuse le passage. Bien entendu à ce moment il y a une voiture avec une remorque remplie de feuillage qui monte la rue. Comme Basile occupe la chaussée, elle ne peut s’avancer. Le conducteur, contrairement au cultivateur que nous avons croisé, semble plutôt amusé par ce spectacle. Inutile d’insister, il faut rebrousser chemin et essayer de passer à gauche ou à droite. Après quelques minutes, un accord est trouvé entre Basile et Daniel pour passer à droite par un petit talus, le tout sous l’œil de l’expert Henry et d’un monsieur sur une terrasse. Même si nous connaissons assez bien le comportement des ânes et comme ils sont toujours prêts à enrichir nos expériences, j’ai de sérieux doutes que le conseil d’expert du monsieur sur la terrasse, au cas où il se serait avéré être du genre, ne m’aurait pas forcément plu. Décidément, il me faudra encore un ou deux jours pour aborder les choses un peu plus sereinement.
En longeant la rue qui donne sur la forêt, je suis surpris de la propreté des alentours des maisons et de la volonté des habitants d’entretenir leurs propriétés. Cette volonté est d’autant plus soulignée que, près de chaque deuxième maison, nous rencontrons un adepte de la tondeuse à gazon.
La montée dans la forêt qui mène à Prény est aussi lente et fatigante que celle que nous venons de faire ce matin. Sur une longueur d’environ un kilomètre, nous croisons des fourmis dont les unes descendent alors que les autres remontent le chemin. Juste avant Prény, nous passons près d’un tas d’une grandeur rarement vue de mes yeux, à partir duquel commence et se termine le pèlerinage des fourmis.
Une fois arrivé à Prény, nous devons nous rendre à l’évidence qu’il n’y a pas de commerce – nous vivrons donc des denrées qui se trouvent dans nos sacoches. Nous croisons cependant un ancien lavoir restauré et essayons de faire boire les ânes, partant du principe qu’ils auraient soif comme nous autres. Le dicton se confirme comme quoi on peut amener les ânes à l’abreuvoir, il faut cependant qu’ils se mettent eux-mêmes à boire. Le souci qu’ils devraient boire me préoccupera pendant les deux à trois jours suivants, avant que je ne puisse me rendre à l’évidence et donner raison à Nicolas qui me disait : « Quand l’âne a soif il boira tout seul. »
En montant sur Prény, les quelques vues sur le village à travers le feuillage me rappellent les petits villages d’Italie construits sur les pentes. Je lirais plus tard que Prény a été le lieu départ du TGV pour établir un record du monde de vitesse avec 574,8 km/h. Comme nous ne voulions plus en demander trop aux ânes, nous avons fait abstraction de remonter la petite rue qui conduit au château médiéval. Comme par ailleurs la montre affichait quatre heures, nous avons décidé de rejoindre le moulin situé près du ruisseau des Abreuvoirs.
J’ignore si c’est à cause du soleil qui avait fait sa réapparition pendant la journée ou si nous nous sommes surestimés – le fait est que nous avons raté le chemin qui donne accès au moulin et sommes descendus droit sur Pagny-sur-Moselle, au lieu de tourner à droite. A la sortie de Prény, nous nous sommes cependant vite rendu compte de notre erreur et avons interrogé une automobiliste que nous avons croisée. Madame se disait du coin, mais était néanmoins incapable de nous dire par où aller pour arriver au moulin - bienvenue au club de ceux qui cherchent le moulin.
A l’entrée de Pagny-sur-Moselle, compte tenu de la largeur restreinte du trottoir qui arrive à peine à accueillir un âne et son maître, nous nous sommes arrêtés sur une petite aire de stationnement pour faire le point. A ce moment une vieille dame passe et demande à caresser Henry et Basile, qui apprécient ce geste d’amitié. Se joint à nous une autre dame qui est toute ravie de voir des ânes et nous demande ce que nous faisons avec ces animaux. Eh ben, nous sommes en train de faire une partie du pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Comme nous avons raté un chemin pour descendre au moulin de Prény pour y passer la nuit, nous consultons la carte pour voir où nous nous trouvons actuellement. « Mais il n’est nullement question d’aller au moulin, vous dormez chez nous, nous habitons à cinq cents mètres d’ici. »
Un petit regard en direction de Daniel et d’interpréter son non-verbal qui me dit OK - pourquoi pas. Nous voilà donc partis avec Geneviève dont, pour des raisons de confidentialité je ne cite que le prénom. Nous longeons un lycée dont les cours viennent de se terminer et nos bourricots sont pris en photos sur des portables et les images partent immédiatement à des connaissances. Peu après nous entrons dans une petite impasse avec de la pelouse qui représente en fait l’arrière des maisons construites des deux côtés. Formidable endroit avec deux arbres plantés à une distance suffisante pour attacher Henry et Basile à la corde spécialement aménagée pour des cas pareils. Avant de nous occuper de nos propres affaires, le soin des ânes l’emporte. Comme Daniel souffre de temps à autre d’un fort prurit dans les yeux dont l’origine, sans preuve aucune, pourrait être la sueur dégagée par le tapis au moment de l’enlèvement du bât, je m’occupe de la charge journalière matinale et, en soirée, de peigner les bourricots et le nettoyage des sabots. En contrepartie, Daniel s’occupe de la lecture de la carte. Juste pour la petite histoire, le fait d’avoir raté la descente au moulin est le résultat d’un travail commun dont j’assume ma part de responsabilité. Sans cette erreur, nous n’aurions cependant jamais rencontré Geneviève. Vous avouerez que le hasard fait parfois bien les choses, rater un chemin, se mettre à l’écart pour redresser une erreur, tomber sur quelqu’un qui passe juste à ce moment et vous rencontrez la chaleur humaine en personne.
Une fois les ânes attachés, nous montons nos tentes dans le jardin attenant à la maison de Geneviève qui nous a entretemps apporté une bière et nous dit : « Notre maison est ouverte, faites comme chez vous. Venez, je vous montre où sont les WC et je suppose que vous voulez prendre une douche ». Par la suite, Geneviève nous racontera qu’elle rêve de faire au moins une partie du Camino, mais son état de santé et celui de son mari l’en privent actuellement. Dans le salon, le bâton du pèlerin s’y trouve déjà. J’avoue que cette rencontre a été un des moments les plus émouvants de cette première étape du Camino. Moi, qui suis parti très heureux de pouvoir réaliser ce dont je rêvais depuis un certain temps, je me trouve soudain face à une personne pour laquelle ce que je suis en train de faire est son rêve à elle par personne interposée.
Si vous êtes toujours intéressé par la suite, vous allez découvrir que nous avons rencontré d’autres rêveurs.
Comme on nous l’avait annoncé, les ânes attirent bien les enfants et leurs mères qui les accompagnent par mesure de sécurité. Comme l’heure avançait, nous nous sommes renseignés s’il y avait un restaurant dans le coin, ce qui nous éviterait de sortir notre popote. Il y aurait un restaurant et une pizzeria en face de l’église - mais c’est loin jusqu’à l’église. « Si vous voulez, proposa une des mères, je vous conduis avec ma voiture. » Décidément on n’a pas les mêmes notions de distance – nous n’avons fait que quatorze kilomètres aujourd’hui et une petite marche d’environ deux kilomètres aller retour n’est quand même pas trop demander. Finalement, nous optons pour le restaurant sans savoir qu’il s’agira du dernier restaurant que nous rencontrerons jusqu’à la fin de la première étape. Nous avons mangé du typiquement régional qui ne laissait rien à désirer tant d’un point de vue qualité que quantité avec un excellent rapport qualité – prix.
Le restaurant se trouve à quelques pas de l’église Saint-Martin de Pagny, qui était malheureusement fermée. Cet édifice gothique du XVe siècle classé monument historique en 1920 est pourtant connu comme église halle c.-à-d. que la nef centrale et les bas-côtés adjacents ont une élévation identique. Tout près de l’église Saint-Martin, on peut encore observer un restant d’une tour témoignant de la dépendance des prémontrés de l’abbaye de Sainte-Marie-au-Bois, par où nous sommes passés le lendemain.
De retour près de nos ânes et tentes, nous voyons au loin défiler des lumières avec un bruit à peine reconnaissable. Plus tard, nous identifierons cette apparition comme étant le TGV. A deux jours d’intervalle, nous pouvons donc jeter un coup d’œil sur le matériel roulant de la SNCF et sommes ravis que le bruit du TGV, absorbé par un mur protecteur, ne représente qu’une partie de celui enregistré près des rails d’assemblage de train de marchandises à Onville.
Le lendemain, nous avons mieux géré le temps pour démonter la tente et ranger nos affaires. Juste au moment où nous voulions commencer à chauffer l’eau dans la popote pour le café, Geneviève qui nous observait depuis le premier étage nous demande ce que nous voulions faire. Manger un petit quelque chose avant de partir. « Mais rangez donc vos affaires, reprit-elle, je vous attends depuis sept heures. Le café est prêt. » Le café – mon œil. Un petit déjeuner digne du choix d’un restaurant. A notre grande surprise, un sandwich offert par le boulanger auquel Geneviève avait déjà parlé de notre projet nous attend – ce sera pour la route.
Merci Geneviève pour ton accueil et ta chaleur humaine, qui nous a fait découvrir une autre image ô combien sympathique de l’Hexagone.