SAINT-ASTIER
- MUSSIDIAN
Dimanche,
4 août 2013
Jour
7
24 km
Le
petit déjeuner est servi sur cette formidable terrasse du gîte « Les rives
de l’Isle ». Quand nous prenons
congé de l’exploitante, le clocher
annonce les huit heures. Le ciel est un peu couvert mais il fait néanmoins de
nouveau très chaud pour cette heure matinale. Jusqu’à Neuvic, nous profitons
des quelques nuages qui empêchent le soleil de frapper trop fort, conscients
que nous allons encore souffrir un peu de la canicule aujourd’hui.
Le poids du sac à dos avec ses onze kilos tout
compris ne pose pas de problèmes et mon pied gauche a bien récupéré, de sorte
que le reste du périple de cette année de ne devrait pas poser de problèmes.
Une
fois arrivé à Neuvic nous continuons notre route vers Douzillac et décidons d’y
faire une petite pause près de l’église Saint-Vincent qui est fermée. Comme
d’habitude, nous profitons pour appliquer du talc sur nos pieds pour éviter que
la transpiration, en combinaison avec le frottement des chaussettes, ne cause
des cloques. En face de l’église, se trouve le restaurant Moneta et je m’y rends
pour commander deux gros verres d’eau alors que Marc reste près des sacs à dos.
L’exploitant qui nous avait déjà repérés depuis sa terrasse ne veut pas que je
paie cette eau et demande tout simplement de dire une prière à son intention
une fois arrivé à Saint-Jacques de Compostelle. Nous discutons encore un petit
moment et parlons bien entendu de l’église fermée. Alors qu’il me demande de
l’attendre de l’autre côté, je me dirige vers Marc et nous vidons nos verres.
Comme
il l’avait promis, l’exploitant du restaurant nous rejoint avec une clef énorme
qui s’avère être la clef de l’église et demande si nous n’avions pas vu la
feuille affichée sur la porte « En cas de fermeture, veuillez vous
adresser au restaurant à côté ». Voilà une belle synergie qui invite que
l’on l’imite
Avec
l’exploitant du restaurant s’agrandit le nombre de prières à faire une fois
arrivés, à Saint-Jacques de Compostelle – toutes à l’intention de personnes à
qui on a demandé un service contre rémunération mais pour qui le prix d’un
service est une prière.
Comme
il fallait s’y attendre, le soleil bat son plein dès dix heures et après avoir
quitté Douzillac nous sommes contents de pouvoir profiter de l’ombre de chaque
arbre que nous croisons en direction de Petit Boissonnie. En prime, nous sommes
envahis par les mouches qui jusqu’ici ne posaient pas de problèmes. La traversée
de la forêt qui s’ensuit nous conduit à la découverte des premiers vignobles
accompagnés d’un changement du paysage. Les vignobles remplacent dès lors les
prés. Sauf erreur de ma part, je n’ai pas vu de gros dégâts causés par l’orage
d’il y a deux jours, de sorte que certaines zones et notamment celle où nous nous
nous trouvons pour l’instant ont été quelque peu épargnées.
Bien
avant d’arriver à Saint-Louis en l’Isle, nous observons au loin des voitures
qui sont garées à gauche et à droite. Une fois arrivés à hauteur du passage à
niveau, il s’avère qu’une brocante est à l’origine de l’afflux des personnes.
Ce serait dommage de ne pas aller jeter un coup d’œil pour voir à quoi
ressemble une brocante dans ce coin de la France. Il y a certes l’un ou l’autre
article que tant Marc que moi-même aurions regardés de plus près si on n’était
pas ici en pèlerin de passage.
Lorsque
nous logeons les stands, quelqu’un nous avertis qu’il y a une femme qui nous
appelle de l’autre côté. Une fois arrivé à sa hauteur, il s’avère qu’elle est
l’épouse de l’exploitant du café restaurant, que nous venons de croiser. Elle
veut tout simplement nous inviter à boire quelque chose par ce temps chaud. Pour être surpris, nous sommes
surpris. Ayant pris l’habitude de régulièrement prendre un petit coup de notre
gourde en marchant, je dois avouer que je n’aurais jamais cru le complément en
eau qu’on arrive à boire en plus. Installés près du comptoir, surgit une
personne d’un certain âge que nous estimons être la mère de l’exploitant. D’un
ton décidé elle nous dit : « Allez les gars, sortez les gourdes de
vos sac à dos afin que je puisse les remplir – si-non, je viens les
chercher ».
Complètement
réalimentés en eau, nous quittons Saint-Louis en l’Isle en direction de Sourzac.
Fidèles à notre convention de nous rappeler mutuellement le fait d’aller trop
vite, c’est au tour de Marc de me le signaler. Nous discutons encore un peu du
mérite de cette convention et nous demandons comment on gérerait la vitesse de
marche au cas où on serait parti seul.
Vers
midi, nous franchissons le pont qui ouvre la vue sur l’église Saint-Pierre et
Saint-Paul qui surplombe l’Isle comme une forteresse. J’aurais bien aimé voir
les peintures à l’intérieur de l’église mais malheureusement elle était fermée.
La pause midi est relativement courte et au menu : de l’eau et des fruits
séchés. Je n’en reviens pas que je n’éprouve pas plus de faim et que les fruits
séchés suffisent tout à fait.
Notre
guide indique que la traversée de la N89 est dangereuse – c’est vrai. Rien que
pour la traverser c’est faisable mais
risqué.
Pour
les derniers quatre kilomètres de cette étape, nous mettons presque une heure
et demie. Ceci ne correspond pas à notre rythme de croisière normal. La
chaleur, la montée et l’absence de protection contre le soleil à cette heure de
la journée vous prennent à l’usure. C’est ainsi que nous arrivons vers treize
heures quarante-cinq à Mussidian.
Nous
avions réservé la veille deux chambres à l’hôtel « Le Grand Café »,
mais visiblement il y a eu malentendu entre ce que nous avions compris et la
réalité sur place. Il avait en effet été convenu que nous arriverions vers plus
ou moins quatorze heures et, en cas d’absence, on devait les appeler au
téléphone pour qu’on nous ouvre la porte. Plus tard, on nous dira qu’il
s’agissait de seize heures et pas quatorze heures. Nous entrons dans une petite
épicerie qui est juste en train de fermer ses portes et en ferons de même dans
une boulangerie. En attendant seize heures, nous nous reposons d’abord sur un
banc sur la grande place près la Crempse, qui a cet endroit est canalisée. Pour
tuer le temps, nous visitons dans la suite la ville et devons constater qu’il s’agit
d’un des endroits o les maisons fermées et commerces qui ne sont plus exploités
sont en nombre trop élevés. A titre d’exemple,
une superbe bâtisse qui a servi en son temps d’hôtel où pousse sur un
des balcons un bouleau dont j’estime la hauteur de plus ou moins trois mètres. Côté
hôtel et restaurant, il faut se lever de bonne heure et ceux qui sont exploités
pourraient probablement augmenter leur chiffre d’affaires en adaptant une
attitude plus orientée vers le client.
L’hôtel
dans lequel nous sommes descendus répond au rapport qualité prix. Le patron n’a
cependant pas pu tenir les engagements qui nous ont été faits par la personne
qui nous reçus – à savoir servir le petit déjeuner le lendemain à sept heures.
Trop tôt – mais on encaisse néanmoins la totale. Dans un restaurant où nous
avons mangé vers dix-neuf heures trente, d’autres clients qui sont venus vers
vingt heures trente n’ont plus été servis – trop tard. Et pourtant, dans
d’autres villes ou nous sommes passés avec un nombre d’habitants plus ou moins
équivalent, les clients sont là et consomment. La notion client y est
probablement interprétée autrement.