Arzacq - Pomps - Camino

Aller au contenu

Menu principal :

Trajet > 2015
ARZACQ - POMPS
Mardi, 15 septembre 2015
Jour 7
24 km
 
Il est huit heures quand nous quittons Arzacq après avoir fait nos provisions pour la journée, une baguette, des tomates et un peu de fromage. Au moment où nous admirons encore quelques anciennes bâtisses à la limite du GR 65, un homme de l’autre côté de la grande place, siffle entre pouce et index et nous fait signe qu’il faut passer par la petite ruelle en face pour éviter de rater le bon chemin – merci pour votre bienveillance.
A la sortie du village nous passons sur la digue d’un lac qui est également à moitié vide ou seulement rempli à moitié – façon de voir les choses. Comme nous avons déjà vu un lac dans un état similaire et que j’étais parti du principe que celui près d’Aire-sur-Adour était en phase de remplissage après vidange, je commence à douter de ma théorie. Ne pourrait-il pas s’agir de la conséquence d’un été très chaud combiné avec l’absence de pluie en quantité suffisante ?
Dès que nous remontons une petite pente nous tombons sur un environnement avec pas mal de vaches laitières dont certaines, qui sont probablement les meneuses, portent des cloches – signe incontestables que nous nous approchons peu à peu des montagnes.
Sur un chêne est affichée une photo protégée par un plastic sur laquelle on peut voir un chien blanc avec le message qu’il s’enfuit de temps à autres et un numéro de téléphone mais nous n’y prêtons pas plus d’importance.
Au lieu-dit « Vignes » se trouve un arbre avec une affiche « Arbre du pèlerin » sur lequel a été fixé tout un tas d’outils pèlerins : chaussures, bâtons, lacets, chapeaux, coquilles, porte-clefs, drapeaux, auto-collants, etc. Inutile de préciser que chaque pèlerin qui y passe fait au moins une photo de cet arbre.
Depuis quelques jours j’observe des arbres qui viennent d’être plantés le long du chemin mais je n’avais pas trop fait attention puisque planter un arbre me semble tomber sous le sens. Quand j’attends Nicolas et Christiane au sommet d’une montée, je suis interpellé par un panneau avec la coquille Saint-Jacques sur laquelle se trouve écrit : « Plantation d’arbres fruitiers de variétés anciennes – Association des amis du chemin de Saint-Jacques Pyrénées Atlantiques – Fruits destinés aux pèlerins ». En voilà une belle initiative : planter des arbres fruitiers dont peuvent se servir les pèlerins et l’ombre pour le surplus pour les arbres qui ont déjà été plantés plus longtemps. De cette manière les vergers privés le long du chemin restent épargnés par des pèlerins sans scrupules qui s’y servent pour manger un fruit immédiatement et prendre un deuxième comme réserve – on ne sait jamais. Holà, ça va la tête, et si tout le monde faisait cela. Avec le nombre de pèlerins qui passent chaque jour, l’investissement d’un particulier pour disposer d’une récolte personnelle se voit ainsi vite réduit à zéro. Tous les commerçants le long du chemin acceptent volontiers qu’un pèlerin n’achète qu’un seul fruit.
Après le moulin de Louvigny nous rencontrons de nouveau une de ces brigades de nettoyage et de remise en place de câbles aériens à la suite de la récente tempête.  Suit une de ces montées courtes mais avec un dénivelée très accentuée. Arrivé en haut nous prenons à droite et entendons au loin le braiment d’un âne – le premier sur notre périple de cette année. Voilà que le cœur de Christiane, de Nicolas et le mien battent plus fort alors que nous n’avons pas vu nos amis aux longues oreilles depuis plus d’une semaine. Quand je l’appelle, il se met à courir à notre encontre et bien entendu il reçoit les caresses qui s’imposent.
 Il est presque midi quand nous arrivons à Larreule. Lors de la traversée du village nous voyons un petit panneau du gîte l’Escale sur lequel on affiche qu’on peut y faire sa pause midi. Contrairement à Pimbo, on nous sert immédiatement : un café, un sandwich fait maison à la minute le tout dans un cadre très agréable. Comme nous sommes un peu en avance par rapport à notre horaire, nous profitons de prolonger un peu la pause midi ceci d’autant plus que d’autres pèlerins que nous connaissons se joignent à nous.
Sur la suite du chemin nous verrons toute une série d’ardoises attachées à des arbres sur lesquelles se trouvent des citations d’un certain « Alchimiste » qui retiennent toute mon attention. Voici deux exemples « Le chemin est beau parce que tu le fais » et «  Avoir l’audace d’y croire et le courage de le faire (le chemin) ».
Vers quatorze heures trente nous arrivons à Pomps où nous avons réservé pour passer la nuit. L’entrée au gite est partiellement bloquée par un grand chien blanc qui a son compte pour aujourd’hui. On nous dira plus tard qu’il s’agit du chien de la ferme auprès de laquelle on avait vu l’affiche mais ni nous ni d’autres pèlerins avaient pris soin de noter le numéro de téléphone – il avait tout simplement, comme d’habitude, suivi un pèlerin.
Pour ce qui est du gite communal de Pomps il n’y avait qu’une seule personne qui s’occupait de tout. Quand j’ai vu cette personne, la première chose qui m’arrivait en tête était d’avoir devant moi une personne avec un manque de sommeil. Cela se confirme quand elle nous rapporte qu’elle est debout depuis le petit matin et qu’elle n’a pas cessé de travailler depuis lors  - pas une minute de repos et cela depuis bien longtemps. Ma critique ne porte donc pas contre cette personne – bien au contraire mais contre le gîte lui-même. A part une machine à faire le linge et un sèche-linge tout est indigne d’un accueil et le rapport qualité prix est plus que défavorable : une cuisine laissée pour compte, un torchon pour essuyer tout et tout le monde le prend dans ses mains, des douches avec l’accès dans la cuisine où d’autres personnes mangent, des sanitaires qui ont vu de meilleurs jours, l’absence d’un miroir, un WC home et un WC femme pour l’ensemble des pèlerins, des couvertures qui nécessitent un lavage urgent. Abstraction faite de ma critique, nous avons croisés dans les jours suivant d’autres pèlerins qui nous confirment cette façon de voir les choses.
Je me suis couché immédiatement après le repas et aux dires de Nicolas j’étais déjà endormi à vingt-heures quinze.
 
 
 
Retourner au contenu | Retourner au menu